⟞ a p p r o c h e

J’utilise la technique ancestrale de l’iconographie pour l’ensemble de mon travail de peinture. Je peins sur bois, levkas [colle de peau de lapin&blanc de Meudon], peinture à l’émulsion [œuf&bière blanche], pigments et dorure à la feuille d’or 23c75 et je fabrique tous mes supports.

J’ai développé deux axes : je travaille avec des modèles masculins dont je tire des dessins qui me servent à peindre sur grands formats, toujours avec cette même technique traditionnelle ; et la peinture d’icônes sacrées traditionnelles.
Mes icônes sont résolument contemporaines ; elles peuvent parfois être perçues comme étant scandaleuses ou déviantes, bien qu’étant toujours de véritables icônes, écriture de l’Écriture.

Pour ce qui est de mon travail avec le modèle vivant, il est comme l’expression de ma question, de mon humanité, de mon intimité, voire de ma prière, tendue vers le vide du ciel. Nous travaillons en collaboration.

Je cherche

le signe d’une tension vers l’infini _de ce qui ne fini jamais, dans l’homme et la femme depuis le sexe ;
Ce qui me surprendra _être déplacée.
Ou encore, à ces mots qui font partie de mon expérience, je leur cherche des lignes et des couleurs :
le vide, le manque, le désir, la nuit, le cri, l’impuissance, la vie, la mort, la solitude, la faiblesse, la femme, l’homme, le féminin et le masculin, le sexe et le sexe comme origine et/ou manifestation d’une incomplétude, d’un désir de se mouvoir dès le matin en quête d’extérieur, en quête d’Autre que soi, ….

⟞ l' i c o n o g r a p h i e

-Rendre présent le monde de Dieu-

Egon SENDLER, L’icône image de l’Invisible :

C’est un art sacré millénaire qui comprend plusieurs écoles ayant leurs techniques propres. « L’icône s’exprime dans le langage de la culture byzantino-slave et de la spiritualité du christianisme oriental. […]

En considérant l’icône, il importe de garder présent à l’esprit une triple dimension : la connaissance scientifique, la valeur artistique, la vision théologique. […] L’icône unifie les éléments théologiques, esthétiques et techniques pour s’ouvrir à la vision dans la foi et la méditation.

[…]

Elle est image de l’Invisible, et même présence de l’Invisible. »

En effet, « chaque icône (est) le reflet des natures divines et humaines unies sans mélange dans la personne du Christ. »

« Puisque l’Invisible est devenu visible en prenant chair, tu peux exécuter l’image de celui que l’on a vu.
Puisque celui qui n’a ni corps, ni forme, ni quantité, ni qualité, qui dépasse toute grandeur par l’excellence de sa nature, lui qui, de nature divine, a pris la condition d’esclave, s’est réduit à la quantité et à la qualité et s’est revêtu des traits humains, grave sur le bois et présente à la contemplation celui qui a voulu devenir visible. »

Saint Jean Damascène